QUELQUES CONSIDERATIONS

sur l'histoire et l'éthique de notre profession

L'art de la calligraphie remonte à une haute antiquité.

Il a su traverser les siècles et garde encore ses lettres de noblesses. Jadis peu de gens savaient écrire. Une telle activité resta longtemps le privilège des classes élevées de la société, ou des personnes destinées à exercer cette profession. Aussi très tôt, les gens de plume manifestèrent-ils très tôt le besoin de se réunir afin de se sentir mieux représentés.

A vrai dire, ce n'est en réalité qu'à partir du XVI è siècle qu'apparaît le premier corps d'experts calligraphes parfaitement organisés. Protégés par la royauté et les lettres patentes, la corporation le fût aussi par le Parlement. Car il était périlleux d'admettre en tant que maître des personnes incapables dans la pratique des arts, lorsque ces dernières étaient invitées à intervenir en tant qu'experts dans les grands procès. Cette corporation des maîtres calligraphes a subsisté jusqu'à la fin du XVIII è siècle, mais elle semble en définitive avoir cessé d'exister vers 1804. Ces précisions historiques ayant été posées, qu'advient-il aujourd'hui, à notre époque du statut de calligraphe? C'est un statut qui est assez mal protégé, qui laisse le champs libre aux premiers intrigants venus, de sorte que ce genre de pseudo-calligraphes peut aisément s'instituer professionnel sans en posséder ni les études ni l'expérience. Cependant, de tels personnages peuvent réellement s'immiscer parmi nous en reproduisant nos travaux et arabesques.

Le portail de la calligraphie, nouvellement installé, peut être le premier pas ou tentative de retrouver un peu de cohérence dans une activité que l'on exerce avec quelques crédits.

Par ailleurs, quelle est actuellement la formation de l'aspirant calligraphe? Très simplement, et dans le meilleur des cas, avoir l'opportunité de fréquenter les cours du Scriptorium ou suivre des stages réellement professionnels, où l'on aborde également l'éthique, à savoir, la bonne conduite de l'aspirant, le respect de sa profession et envers ses autres collègues, car l'appât du gain ne justifie pas tout. D'autre part, soyons lucide et sachons montrer un peu de modestie, toujours la bienvenue.

Lorsque nous tracons nos lettres, nous ne bâtissons pas la grande pyramide de Kéops, sous les ordres du grand vizir An-kaf. Nous devons beaucoup à nos prédécesseurs.

Il convient enfin de respecter les débutants, les personnes s'adonnant par plaisir  une activité artistique.

Malgré cela, notre activité bien conduite et respectée, reste toujours une activité royale.

Cela devait être dit.